Dans le milieu sportif, la voile est un bel exemple de mixité.

07 juin 2021 15:24

La voile est bien un sport où les femmes et les hommes sont mis sur un pied d’égalité, notamment dans la course au large : même bateau, même classement ! Cependant, les équipages mixtes se font encore assez rare, même si les navigatrices s’imposent peu à peu dans un monde habituellement réservé aux hommes.

Très peu de femmes dans les grandes courses au large.

L'absence de skippeuses dans les grandes courses reste une réalité et se fait ressentir. En 2016, aucune navigatrice n'a pris le large au départ du Vendée Globe. 4 ans plus tard, en 2020, 7 femmes ont concourues lors de l'édition de 2020, un chiffre record dans l'histoire du tour du monde qui marque une progression. Le constat est le même pour la Route du Rhum, qui comptait sur 123 participants seulement 6 navigatrices s'élançant de Saint-Malo, en Bretagne, en novembre 2018. Deux hypothèses s’avancent pour justifier ce manque de parité. D’une part on parle de bateaux très exigeants physiquement et d’autre part de la difficulté de trouver des sponsors, favorisant financièrement les performances masculines. Dans la course du SailGP, la question des fonds n'est pourtant pas un problème, le milliardaire finance tout pendant trois ans. Ensuite, c’est aux équipes de trouver leurs sponsors. Mais aucune navigatrice n'a été choisie parmi les six barreurs capitaines en charge de constituer les flottes. Pour Billy Besson, le skippeur du bateau français SailGP, quadruple champion du monde en Nacra17 en équipe avec Marie Riou, les choses évoluent : "On invente sans cesse de nouvelles technologies pour rendre la vie plus facile à bord, parce que les forces demandées pour manœuvrer sont difficiles. Cette évolution s'adapte aux femmes comme aux hommes."

La mixité dans la voile.

Samantha Davis, Clarice Kramer, Alexia Barrier, Isabel Joschke, Pip Hall, Miranda Mellon... Ces noms ne vous sont peut-être pas inconnus, et pour cause, elles font partie d'une nouvelle génération de skippeuses prêtes à relever de grands challenges ! Volontaires, passionnées et courageuses, elles ont fait preuve d'abnégation. Samantha Davis et Isabel Joschke en sont la preuve, bien qu'elles aient dû renoncer au classement du Vendée Globe 2020/2021, elles ont décidé de finir ce qu’elles avaient commencé hors-course. Jeunes ou plus âgés, célibataires ou mariés, mère ou pas, ils décident de culminer leurs ambitions et de rejoindre un monde habituellement réservé aux hommes ... Mais de grands changements s'opèrent ! Car s'il y a un sport qui favorise la diversité et la mixité, ce sont les courses au large ! La voile est le seul sport où les hommes et les femmes naviguent à égalité, et il n'y a pas de différence de classement. C'est ce qu'expliquait Clarisse Crémer lors de son arrivée au Vendée Globe en 2021 : "J'ai entendu dire que j'étais la femme la plus rapide d'un Vendée Globe, mais c'est un sport mixte, il n'y a pas de classement homme/femme. C'est sûr que c'est chouette d'être la première femme à boucler la course, être une femme dans le monde de la voile c'est cool, mais encore une fois il n'y a pas de classement féminin/masculin."

Si en 2012, on peut encore lire dans la chronique « Monde », que la vie en promiscuité avec les femmes peut se compliquer dans les compétitions en équipage, ou que ces dernières manques de force physique, les lignes bougent. En 2017, la Volvo Ocean Race (maintenant connue sous le nom de The Ocean Race) a établi des règles de mixité parmi les membres d'équipage. En 2024, les Jeux Olympiques accueilleront également la première compétition de course au large en duo mixte. Il est vrai qu'un équipage entièrement féminin comme l'équipe SCA sur la Volvo Ocean Race 2014-2015 est encore rare. L'ancienne coéquipière du French Sailing GP Tour, Marie Riou était la seule femme parmi plus de 30 navigateurs sur le circuit.

Des projets de voile principalement personnels

Aujourd'hui, du Circuit Mini à la classe Figaro, en passant par la Class40 classe et même la classe IMOCA, les femmes participent à de nombreux niveaux aux compétitions océaniques. Pour le prouver, ce sont 6 navigatrices qui ont pris les devants en participant au Vendée Globe 2020/2021 ! La jeune Clarisse Crémer a été nommée à la barre de l'IMOCA Banque Populaire, alors qu’elle s'est lancée dans la voile de compétition il y a seulement quelques années. La majorité des skippeuses ont été reconnues et admirées par leurs pairs masculins, Jean Le Cam. Il est venu accueillir Pip Hare arrivé aux Sables d'Olonne, la trouvant "incroyable". Arnaud Boissières a également félicité Isabelle Joschke et Samantha Davies lors de la conférence de presse pour leur arrivée.

Dans les classes Multi50 ou Ultimes les femmes ne sont pas encore au rendez-vous.

Alors à quand une navigatrice en Ultime ? Suivez les actualités sur Liveboat :-)

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